Khaled Drareni, 40 ans, est directeur du site d'information en ligne Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5MONDE et l'ONG Reporters sans frontières (RSF).
Incarcéré depuis le 29 mars, Khaled Drareni a été condamné à une lourde amende pour "
incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale".
"Condamné pour avoir critiqué le système politique"
M. Drareni était poursuivi à la suite de sa couverture le 7 mars à Alger d'une manifestation du Hirak, le soulèvement populaire qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an, jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de Covid-19.
Lors de son procès par visioconférence le 3 août, il a été notamment reproché à Khaled Drareni d'avoir critiqué sur Facebook le système politique, selon RSF.
"
Comment les vidéos qu'il partage sur les réseaux (...) peuvent-elles être considérées comme un crime puni par la loi ?", s'est interrogé un autre membre de son collectif de défense, Me Abdelghani Badi.
"
Au final, Khaled Drareni écope de la sentence la plus lourde depuis le début des procès des militants du "Hirak" en juin 2019", a-t-il déploré.
La justice algérienne à la poursuite des militants du Hirak
La sévérité de la sentence a choqué
ses collègues à Alger et suscité de vives protestations des défenseurs des droits de la presse et de la protection des journalistes. Mercredi, plus de 30 ONG tunisiennes ont exprimé leur solidarité et appelé à La libération "
immédiate" et "
sans conditions" du journaliste algérien.
Voir aussi : les journalistes algériens se mobilisent
La justice algérienne a multiplié ces derniers mois les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du "Hirak", d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs. Plusieurs journalistes algériens sont en prison et des procès sont en cours.