Depuis son départ - pour Cologne et à bord d'un avion médicalisé français, selon des médias algériens - six communiqués, sommaires et parfois contradictoires, ont été distillés par la présidence.
Ainsi, après avoir annoncé le 28 octobre qu'il était hospitalisé en Allemagne pour des
"examens médicaux approfondis", la présidence a expliqué le lendemain qu'il recevait
"le traitement adéquat et [que] son état de santé" était
"stable et pas préoccupant", sans jamais préciser de quoi souffre M. Tebboune, un gros fumeur.
Ce n'est que le 3 novembre qu'un communiqué lapidaire a annoncé qu'il était infecté par le Covid-19. Cinq jours plus tard, la présidence a indiquait que le chef de l'Etat était
"en passe d'achever son traitement". Puis le 15 novembre, un autre communiqué précisait qu'il avait achevé son traitement et subissait
"des examens médicaux".
Ensuite, une dépêche de l'agence officielle APS le 20 novembre fait état d'une lettre de la chancelière allemande, Angela Merkel,
"dans laquelle elle se réjouit qu’il se soit remis de son infection au coronavirus".
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du gouvernement allemand a répondu que
"la chancelière allemande a(vait) envoyé un message écrit de prompt rétablissement au président algérien Tebboune", sans autre détail.
Article 102
Cette communication pour le moins parcellaire et l'absence d'images du président ne cessent d'alimenter rumeurs et spéculations en tout genre en Algérie, au moment où ce pays subit une recrudescence de la pandémie.
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L'incertitude sur l'état du président Tebboune - censé promulguer la nouvelle Constitution après le référendum du 1er novembre et ratifier la loi de Finances 2021 - pousse certaines voix à réclamer l'application de l'Article 102 de la Loi fondamentale, relatif à la vacance du pouvoir, afin d'éviter une crise constitutionnelle.
"L’article 102 facilite bien les choses dans la mesure où le constat de vacance de pouvoir se fait en deux temps: l'état d'empêchement temporaire (du président), d'une durée maximale de 45 jours, puis sa démission de plein droit au-delà de cette durée", explique M. Hennad.
Dans ce cas, le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, assurera l'intérim en attendant l'élection d'un nouveau chef d'Etat.
Dans une déclaration à la presse jeudi, M. Goudjil a souhaité
"un prompt rétablissement au président Tebboune".
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Dans un entrefilet publié samedi et intitulé
"La présidence nous écrit", le quotidien francophone El Watan évoquait
"une grande confusion qui s'est développée à propos de l’état de santé du président Abdelmadjid Tebboune", et affirmait, en citant
"une source digne de foi", que ce dernier
"serait complètement guéri".
"Il serait encore retenu en Allemagne pour des séances de remise en forme et il sera de retour au pays dans quelques jours", assurait le quotidien.