Conflit du M23: Kinshasa exclut de négocier et veut des sanctions contre le Rwanda

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Conflit du M23: Kinshasa exclut de négocier et veut des sanctions contre le Rwanda (1)
AP Photo/Mosa'ab Elshamy
Mis à jour le
29 juin 2024 à 13:56
par TV5MONDE AFP

Kinshasa a exclu jeudi de négocier avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo, mais a réclamé contre Kigali des "actions fortes et des sanctions ciblées".

"Je pense que le chef de l'État a été clair: nous n'allons pas négocier avec ceux qui nous agressent", a déclaré à la presse la nouvelle Première ministre congolaise, Judith Suminwa Tuluka, en visite à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

La province est en proie depuis fin 2021 à une rébellion menée par le "M23" (Mouvement du 23 mars) qui, avec le soutien d'unités de l'armée rwandaise, s'est emparée de vastes pans de territoire.

"Les voies diplomatiques" doivent "contraindre l'agresseur à arrêter", a-t-elle ajouté, alors que des combats se poursuivaient dans la région.

Dans le même temps, à Kinshasa, Thérèse Kayikwamba Wagner, nommée ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement investi le 12 juin, rencontrait pour la première fois le corps diplomatique.

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Elle a également dénoncé "l'agression rwandaise contre la RDC" et appelé à "des actions fortes et des sanctions ciblées" contre Kigali. La RDC "attend plus que des condamnations verbales" de la part des membres du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-elle insisté.

La ministre a par ailleurs salué le retrait progressif de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), qui a fermé son bureau de Bukavu (Sud-Kivu). La jugeant inefficace, le gouvernement congolais a demandé le retrait de cette mission, qui ne mène désormais des opérations que dans le Nord-Kivu et en Ituri.

"Le processus de désengagement de la Monusco représente une étape significative vers l'affirmation de notre capacité et volonté souveraine à garantir la sécurité et la paix", a estimé la ministre.

A Goma, Mme Suminwa a notamment visité un camp de déplacés de la périphérie ouest de la ville, où un bombardement attribué au M23 avait fait officiellement 35 morts le 3 mai dernier.

"Nous sommes là pour chercher tous les moyens possibles de trouver une solution à vos problèmes", a-t-elle dit aux déplacés.

"Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités, prenne en charge les déplacés qui continuent de souffrir", a de son côté déclaré le chef du camp, Janvier Luanda.

En visite jeudi à Abidjan, le président angolais Joao Lourenço, médiateur dans la crise, a indiqué que des négociations étaient en cours pour organiser "très prochainement" une rencontre entre les présidents de RDC et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame.