La France a décidé de suspendre les procédures d'adoptions internationales concernant les enfants qui résident au Burkina Faso, une décision qui s'inscrit dans un contexte de dégradation des relations entre les deux pays.
L'arrêté du ministère français des Affaires étrangères au Journal Officiel a été publié samedi. Désormais, "toutes les procédures d'adoption internationale concernant des enfants ayant leur résidence habituelle au Burkina Faso par toute personne résidant habituellement en France sont suspendues".
Cette mesure de suspension ne s'applique pas toutefois aux dossiers ayant déjà fait l'objet d'un "apparentement" - identification par les autorités burkinabè d'une future famille adoptive spécifique pour un enfant donné.
"Les familles actuellement apparentées peuvent poursuivre leur procédure d'adoption en veillant à suivre les recommandations du ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères", indique l'Agence française de l'adoption (AFA).
En 2022, sept enfants burkinabè ont été adoptés par des Français, et 268 en tout depuis 2008, selon cet organisme.
Cette décision française intervient dans un contexte de dégradations des relations entre la France et le Burkina Faso depuis l'arrivée au pouvoir en septembre 2022, via un coup d'État militaire - le deuxième en huit mois- du capitaine Ibrahim Traoré.
Le pays a décidé le 15 septembre d'expulser l'attaché militaire de l'ambassade de France à Ouagadougou, l'accusant d'"activités subversives".
En mars, le Burkina Faso avait dénoncé un accord militaire de 1961 avec la France, quelques semaines après avoir exigé et obtenu le retrait de la force française "Sabre" de ce pays en proie à des violences djihadistes.
Le gouvernement avait également demandé le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè.
L'ambassadeur de France à Ouagadougou avait été rappelé après le coup d'État de septembre 2022 et n'a pas été remplacé depuis.
Cette décision concernant les adoptions survient alors que les visas sont suspendus pour les étudiants burkinabè, mais également maliens ou nigériens, qui devaient poursuivre leurs études en France, et ce en raison de la fermeture des services consulaires français dans ces pays.