
Des élections présidentielle et législatives se tiennent au Rwanda, lundi 15 juillet. Le pays est tenu d’une main de fer par Paul Kagame depuis 2000. Voici cinq choses à savoir sur le Rwanda.
Le Rwanda tient lundi des élections présidentielle et législatives qui s'annoncent sans surprise dans ce pays dirigé depuis 2000 par Paul Kagame, à l'origine d'un spectaculaire redressement économique depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994.
Pays enclavé de l'Afrique des Grands Lacs, indépendant depuis 1962, le Rwanda compte 13,24 millions d'habitants qui vivent sur 26 338 km2, selon le dernier recensement de 2022.
Avec une densité de 503 habitants au km2, le « pays aux mille collines », surnom évoquant son relief très vallonné, est l'un des plus densément peuplés d'Afrique subsaharienne.
Ce chiffre pourrait atteindre 903 habitants au km2 d'ici 2052, selon des projections gouvernementales.
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Près des trois-quarts de la population, composée des ethnies Hutu (majoritaire), Tutsi et Twa, vit en zone rurale et 65% est âgée de moins de 30 ans.
Le 6 avril 1994, l'avion du président Juvénal Habyarimana est abattu. Le dirigeant hutu rentrait de pourparlers de paix avec le Front patriotique rwandais (FPR), groupe à dominante tutsi en rébellion depuis 1990.
Cet assassinat déclenche un génocide orchestré par les extrémistes hutu. Selon l'ONU, 800 000 personnes ont été tuées en une centaine de jours, essentiellement parmi la minorité tutsi mais aussi des Hutu modérés. Le 4 juillet, le FPR mené par Paul Kagame s'empare de Kigali.
Un total de 63 personnes ont été condamnées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), créé en 1994 par l'ONU. Plus d'un millier de suspects en fuite sont toujours recherchés par des autorités nationales.
Des procès ont également eu lieu en France, en Belgique et dans les tribunaux populaires, « gacaca », au Rwanda.
Le gouvernement rwandais est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits humains de dérive autoritaire, muselant toute dissidence politique.
Le président du Rwanda, Paul Kagame, arrive à l'aéroport de Séoul à Seongnam, en Corée du Sud, pour le sommet Corée du Sud-Afrique 2024, dimanche 2 juin 2024.
Paul Kagame est devenu officiellement président en avril 2000, élu par le Parlement après la démission de Pasteur Bizimungu, même si pour beaucoup il détenait déjà de facto le pouvoir depuis la fin du génocide.
Il remporte ensuite les présidentielles de 2003 et 2010 avec plus de 93% des voix. Il est réélu en 2017 (98,7%), après qu'une révision constitutionnelle controversée en 2015 l'autorise à briguer un nouveau mandat de sept ans puis deux quinquennats, lui offrant la possibilité de rester au pouvoir jusqu'en 2034.
Son parti, le FPR, dispose d'une écrasante majorité au Parlement où le seul parti d'opposition autorisé (le Parti démocratique vert) a fait son entrée en 2018 (deux députés).
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Le paysage médiatique, largement contrôlé par l'Etat, est « l'un des plus pauvres du continent », selon Reporters sans frontières, qui classe le Rwanda en 144e position (sur 180) en matière de liberté de la presse.
Après le génocide, le pays a connu un spectaculaire redressement économique qui lui a valu le surnom de « Singapour de l'Afrique ».
Son PIB a été multiplié par plus de six entre 2000 et 2022. Cette croissance économique s'est accompagnée de progrès socio-économiques significatifs : entre 2000 et 2022, l'espérance de vie est passée de 47 ans à 67,1 ans, la mortalité infantile a chuté de plus de 75%.
La pauvreté a également fortement reculé, même si en 2024, 48,4% de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon des estimations de la Banque mondiale.
Mais cette croissance reste sous fort contrôle étatique et la dette publique a explosé : près de 70% du PIB en 2024, selon le FMI.
Le pays est classé 161e sur 191 pays à l'Indice de développement humain (IDH) de l'ONU.
Tous les derniers samedis du mois, Rwandais et résidents du pays âgés de 18 à 65 ans sont tenus de participer à l'umuganda, des travaux communautaires bénévoles.
Pratique informelle séculaire, l'umuganda a été rendue obligatoire par une loi de novembre 2007. Elle peut consister en des travaux de nettoyage, de construction ou d'aide à une personne âgée ou en situation de dépendance...
Une absence injustifiée à ces séances est sanctionnée d'une amende pouvant aller jusqu'à 5 000 francs rwandais soit 3,5 euros environ.