"Elle n'a pas les canons de beauté": controverse après l'élection de Miss Côte d'Ivoire 2025

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1 juillet 2025 à 19:14
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L'élection de Miss Côte d'Ivoire 2025 ce samedi 28 juin a été suivie d'une violente polémique sur les réseaux sociaux.

Une victoire qui n'a pas plu à tout le monde. Après son élection comme Miss Côte d’Ivoire ce samedi 28 juin, Fatima Koné, a pris la parole sur sa page Facebook pour exprimer sa reconnaissance à ses soutiens et au peuple ivoirien. 

"Je n’ai pas seulement vécu un concours. J’ai vécu une école de foi, de dépassement, de maturité et d’humilité. Et à chaque étape, la main de Dieu était là. Silencieuse mais puissante. Discrète mais constante. C’est elle qui m’a portée, qui m’a relevée, qui m’a gardée droite quand les vents soufflaient", écrit-elle sur sa page.  

Elle a raflé le suffrage du public

Si la victoire de Fatima Koné, représentante de la région du Hambol, située dans le centre-nord du pays, a suscité l’enthousiasme de ses proches et d'une partie du public, elle a aussi déclenché de violentes polémiques sur les réseaux sociaux. 

Outre la remise en cause des résultats du vote du public, beaucoup estiment en effet que Fatima Koné, 23 ans, n’incarne pas pleinement les canons de beauté d'une Miss Côte d’Ivoire.

Fatima Koné

Fatima Koné, Miss Côte d'Ivoire 2025.

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Pourtant, du haut de son mètre soixante-dix-huit, Fatima Koné, étudiante en première année de licence en commerce, a sans doute fait valoir d’indéniables atouts pour vaincre la trentaine de ses concurrentes.

Pour ces observateurs critiques, la victoire finale aurait dû revenir à la deuxième dauphine, Marie-Axelle Gbogou, représentante de la région du Folon, dans le nord-ouest du pays, âgée de 25 ans et titulaire d’un master en finance et banque. 

"Quand la deuxième dauphine a terminé son discours, c’était mon choix. Parmi les cinq candidates qui restaient en lice, c’était clairement mon choix. Je pense qu’elle méritait de gagner. Mais je sais également qu’en dehors de l’épreuve du discours, il y a beaucoup d’autres paramètres qui rentrent en ligne de compte dans cette élection. Il y a par exemple la mise au vert. Si une candidate ne se comporte pas bien durant cette période, cela peut jouer en sa défaveur", a confié à TV5MONDE Danielle Boué, finaliste en 2022. 

Observatrice avisée du concours Miss Côte d’Ivoire, Sandra Koffi Plebou, qui est aussi chargée de communication adjointe du Ivoire Black History month, abonde dans le même sens. "J'ai constaté que les Ivoiriens n'étaient pas d'accord avec le choix du jury. Ils considèrent en effet que Fatima Koné n’a pas les canons de beauté d’une miss.", nous a-t-elle affirmé. 

Aux yeux de Thierry Coffie, le secrétaire général du Comité Miss Côte d’Ivoire (COMICI), la victoire de Fatima Koné est nette. Mieux, elle a même raflé le suffrage du public. "Fatima Koné a été très loin devant toutes les autres pour ce qui concerne le vote du public. Ce qui a définitivement joué en sa faveur, c’est qu’elle a sans doute été très bien notée également par le jury pour ce qui est de la préparation", nous a-t-il confié. 

Depuis 1997, le Comité a introduit une consultation populaire, pour ne pas laisser aux seuls six jurés le soin d’élire la reine de beauté ivoirienne. À l’époque, un test psychologique avait aussi été introduit afin de mieux préparer les candidates à leurs fonctions, mais aussi au long parcours des concours internationaux tels que Miss monde. 

Cette préparation a d’ailleurs été renforcée cette année. Elle compte dorénavant pour 20% dans la note définitive des candidates. Et pour donner davantage de poids au vote du public et légitimer ainsi les résultats du concours, ce vote a été ouvert trois semaines avant la finale. 

"Aujourd’hui, le résultat est constitué de la note du jury pour 40%, celle du public pour 40%, et les 20% restants concernent la préparation, avec des intervenants extérieurs tels que les psychologues", nous a précisé Thierry Coffie.