Le procès pour crimes contre l’humanité de l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, s’ouvre ce jeudi 28 janvier devant la Cour pénale internationale. Mais qu’en pensent les médias africains ? Revue de presse.
Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire de 2000 à 2010, ainsi que son ministre de la Jeunesse et chef de la milice pro-Gbagbo « Jeunes Patriotes », Charles Blé Goudé, sont jugés à partir du 28 janvier par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bays). Tous deux sont
accusés de crimes contre l’humanité suite aux violences postélectorales de la présidentielle du 28 novembre 2010.
Laurent Gbagbo refuse alors de céder sa place à Alassane Outtara pourtant reconnu vainqueur du scrutin, notamment par l’Union européenne et les Etats-Unis. Le 2 avril 2011, il est finalement arrêté au palais présidentiel, suite à l’intervention armée de la France. Plus de 3000 personnes ont péri pendant cinq mois de conflit.
Un camp et pas l'autre
Même si les deux camps se sont affrontés pendant ces cinq mois, seul celui de Laurent Gbagbo comparait devant la CPI. C’est ce que relève Christophe Sessou du journal
Bénin Monde Infos : «
aucun suspect pro-Ouattara n’a été ni emprisonné, encore moins transféré à la CPI. Le procès concerne deux camps mais la cour ne s’intéresse qu’à un seul. » Un aveu de partialité de la CPI, selon le journaliste béninois.
La population ivoirienne, par la voie de
RFI, s’interroge aussi sur ce fait. «
Depuis 2010, nous savons qu'il y a deux camps. Et jusqu'à ce jour, six ans ont passé, il n'y a qu'un seul camp qui est vraiment mis sur le banc des accusés. Or la notion même de justice implique que les deux camps se retrouvent. »
Soutien de plusieurs chefs d'Etats africains
Simon Pierre Etoundi, titre, quant à lui, son article pour le site
cameroon-tribune.cm : «
Le procès de Laurent Gbagbo s’ouvre enfin ». Mais il rappelle que plusieurs chefs d’Etats africains «
ont adressé une lettre ouverte à Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, pour lui demander de mettre fin à la procédure judiciaire engagée contre Laurent Gbagbo. »
C’est ce que souligne également
Jeune Afrique dans un article publié sur son site le 27 janvier. «
Cinq d’entre eux (chefs d’Etat africains)
ont d’ailleurs envoyé des courriers à plusieurs autorités politiques en Europe ainsi qu’à Fatou Bensouda. Le Sud-Africain Thabo Mbeki – médiateur pendant la crise ivoirienne -, en contact avec les partisans et les amis de Gbagbo et qui se tient informé via sa conseillère juridique, Mojanku Gumbi. Le Ghanéen Jerry Rawlings, suivi à un degré moindre par son successeur, John Kufuor. Le Mozambicain Joaquim Chissano et le Béninois Nicéphore Soglo. Un proche de Gbagbo affirme également que le président angolais José Eduardo dos Santos "contribue discrètement" à sa réhabilitation et que son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo "est sensible à notre cause". »
Le rappel des faits en vidéo :