L'ancien Premier ministre du Niger Hama Amadou, une figure importante de la politique du pays, est décédé dans la soirée du 23 octobre à Niamey à l'âge de 74 ans, annoncent ses proches.
"Hama Amadou nous a quitté des suites de maladie", a annoncé à l'AFP un de ses proches.
Ce 24 octobre, les hommages fleurissaient sur les réseaux sociaux pour celui qui a été à deux reprises Premier ministre du Niger, de 1995 à 1996 sous la présidence de Mahamane Ousmane puis de 2000 à 2007 sous Mamadou Tandja.
"Hama Amadou a marqué l'histoire de notre pays par son engagement et son dévouement au service de la nation. Son héritage politique et son humanisme continueront d'inspirer les générations futures", écrit Soufiane Aghaichata Guishene, ministre du Tourisme du régime militaire au pouvoir depuis juillet 2023.
"Le Niger en larmes. Hama Amadou, l'homme de tous les combats, n'est plus!", titre le quotidien l'Enquêteur sur son site. "Le Niger pleure aujourd'hui la perte d'un de ses fils les plus illustres. Hama Amadou, géant de la politique nigérienne, nous a quitté dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 octobre 2024, emporté par le paludisme. C'est ainsi que s'achève le long parcours d'un homme qui a marqué à jamais l'histoire de notre pays", poursuit le média.
La télévision publique nigérienne a suspendu ses émissions pour diffuser de la musique religieuse et des lectures du Coran, comme elle le fait habituellement après le décès de personnalités dans ce pays à large majorité musulmane.
Une cérémonie aura lieu le 25 octobre à la présidence, avant l'enterrement à Youri, village peul natal d'Amadou situé près de Niamey, a annoncé son parti.
Hama Amadou avait également dirigé l'Assemblée nationale (2011-2014) sous Mahamadou Issoufou (2011-2021), avant de se brouiller avec lui.
"Dans les moments aussi bien de convergence que de divergence nous étions tous conscients d'être la même larme, sortie du même oeil : le Niger. Je pleure la perte d'un de mes meilleurs alliés. Je pleure la perte d'un de mes meilleurs adversaires", a déclaré Issoufou dans un message de condoléances posté sur sa page Facebook.
Hama Amadou était ensuite devenu un farouche opposant à Mohamed Bazoum qui a succédé à Mahamadou Issoufou en 2021 avant d'être renversé deux ans plus tard par un coup d'État, et retenu prisonnier depuis par la junte au pouvoir.
Voir Niger : un an du coup d'État
Hama Amadou avait plusieurs fois connu la prison, notamment en 2021, où il avait été accusé d'être l'un des responsables des troubles ayant suivi la proclamation des résultats de l'élection présidentielle.
Revoir Niger : les tensions post-électorales ternissent une transition annoncée comme historique
Parce qu'il était malade, la justice lui avait accordé une autorisation pour se soigner dans un hôpital parisien. Il était rentré au Niger en septembre 2023, peu après le renversement de Mohamed Bazoum.