Hugues Fabrice Zango : "Je ne peux pas rester sur une note comme celle-là "

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Hugues Fabrice Zango : "Je ne peux pas rester sur une note comme celle-là " (1)
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Mis à jour le
11 août 2024 à 17:06
par Simon Rodier

Trois ans après la médaille de bronze obtenue au jeux Tokyo, Hugues Fabrice Zango n'a pas réussi à se maintenir sur le podium olympique. En finale du concours du triple saut l'athlète burkinabè s'est classé à la 5e place. le champion du monde de la spécialité n'a pas voulu se montrer déçu et pense au prochain championnat du monde. Entretien au micro de Simon Rodier. 

TV5MONDE : Racontez nous ce concours ? C'était très fort devant.

Hugues Fabrice Zango : Absolument. Dès le début du concours on savait que le concours allait se jouer à 18 mètres. Mon physique me permettait de sauter à 18 mètres. Il y a eu des éléments techniques que l'on a essayé de mettre en place. On a beaucoup progressé dans ce sens. Mais je n'ai pas réussi à le calibrer pour ce concours. Malheureusement ce n'est pas sorti cette fois-ci, tout simplement. On était au courant que la place allait se jouer aux 18 mètres.  

TV5MONDE : Qu'est ce qui domine ? C'est de la déception. C'est le fait de ne pas avoir réussi à mettre en place ce que tu avais mis en place. 

Non pas du tout. Je ne suis pas déçu. C'est moi qui n'est pas fait le travail pour aller chercher 18 mètres.  Cela était dû à des problèmes techniques. Voila sur six sauts, ce n'est pas passé. 

Zango

Hugues Fabrice Zango lors du concours olympique du triple saut.

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TV5MONDE : Vous n'avez pas réussi à mettre en place ce que vous vouliez. Pourtant le premier saut était parfait.

Le premier saut était correct pour aller en finale, pour rejoindre les huit premiers. Mais bon je n'avais pas eu de bonne planche. Donc je n'avais pas, comme on dit chez nous, la bonne aspiration pour le saut. Je n'ai pas pu vraiment mettre en place ce que j'ai pu travailler. Donc cela m'a fait perdre deux sauts pour calibrer ma course d'élan avec ma nouvelle vitesse. Je me suis déséquilibré. 

Je ne peux pas rester sur une note comme cela. Je veux faire une médaille au championnat du monde, et ensuite raccrocher tranquillement.

TV5MONDE : Il y a de la progression en vitesse.  On l'a vu. On ne peut pas s'arrêter là ?

Est ce que l'on peut s'arrêter là ? J'ai 31 ans. J'aurais 35 ans aux prochains Jeux olympiques. Est ce que je serais capable alors de sauter 18 mètres ? Les jeunes sont très compétitifs. Après effectivement, je ne peux pas rester sur une note comme cela. Je veux faire une médaille dans un championnat, au championnat du monde et ensuite raccrocher tranquillement.

Je suis très heureux de l'engouement au Burkina Faso pour ces Jeux olympiques.

TV5MONDE : Un dernier mot pour les gens au Burkina Faso qui vous ont soutenu. Vous êtes un exemple là. bas. Qu'est ce que vous leur dites ce soir ? 

Je suis très heureux de l'engouement au Burkina Faso pour ces Jeux olympiques. Nous avons mis en place des choses. L'Unicef a mis en place des écrans géants dans de nombreuses villes. La sécurité était présente. Pour une fois le Burkina Faso a pu vivre ces Jeux olympiques. J'avais envi de ramener cette médaille d'or. Je me suis battu avec les armes que j'avais aujourd'hui. Ce n'est pas passé. J'espère que les Burkinabè comprendront. C'est le très très haut niveau. La chance ou le détail n'était pas de mon côté tout simplement. Il faut travailler pour la suite.

TV5MONDE : On vous a vu vous occuper des jeunes, notamment avec la caravane du sport. C'est désormais ce qui va vous occuper maintenant, aller vers les jeunes ?  

Il faut savoir que cette année la caravane du sport, la fondation,  a mis en place des activités dans certaines villes pour essayer de créer un engouement autour des Jeux olympiques. Et franchement c'est une belle victoire parce que le Burkina Faso a pu suivre tous les athlètes aux olympiades.

TV5MONDE : Qu'est ce que vous avez envie de dire aux jeunes ? Vous avez commencé l'athlétisme tard, à 17 ans. Et vous êtes aux Jeux Olympiques. Vous avez plusieurs médailles au niveau mondial.

Commencer tard  donne moins de chances pour atteindre le très haut niveau. Mon message est surtout un message d'espoir. C'est ce que j'essaie de transmettre. Il faut se donner à fond dans tout ce que l'on fait que ce soit dans le sport, les études, le travail. J'incite les parents à mettre leurs enfants dans des activités culturelles et sportives.

TV5MONDE : Quel message voulez-vous faire passer à l'Afrique qui ce soir vous regarde ? 

Je suis très content que l'on passe que je puisse avoir une médaille d'or. C'est très important. L'Afrique n'a pas eu beaucoup d'espoirs de médailles. Et on a jubilé avec la victoire de Letsile Tebogo (médaille d'or du Botswanais sur 200 mètres). On était hyper content pour lui. Toutes les médailles africaines ont été célébrées. J'aurais aimé ajouté une médaille au comptoir africain. Mais après moi il y aura d'autres athlètes africains.