Le président Macron reconnait le "massacre" de Thiaroye dans un courrier adressé au Sénégal

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© Andre Pain, Pool via AP
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28 novembre 2024 à 22:24
par TV5MONDE AFP

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye annonce ce 28 novembre dans un entretien avec l'AFP que son homologue français Emmanuel Macron a reconnu dans une lettre que les forces coloniales françaises avaient commis un "massacre" à Thiaroye, près de Dakar, le 1er décembre 1944.
 

"J'ai reçu aujourd'hui (28 novembre) du président Emmanuel Macron une lettre dans laquelle il reconnaît que c'était un massacre, de façon très claire, sans ambiguïté sur les termes", dit le président Faye au palais présidentiel.

Bassirou Diomaye Faye salue "un grand pas" fait par le dirigeant français qui, selon lui, "s'excuse" dans cette lettre de ne pouvoir participer pour des contraintes d'agenda aux commémorations de 80ème anniversaire prévues dimanche à Thiaroye. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sera présent.

Revoir France : la reconnaissance du massacre de Thiaroye

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"La France se doit de reconnaitre que ce jour-là, la confrontation de militaires et de tirailleurs qui exigeaient que soit versée l'entièreté de leur solde légitime, a déclenché un enchaînement de faits ayant abouti à un massacre", peut-on lire dans la lettre d'Emmanuel Macron.

Bassirou Faye envisage la possibilité d'une future demande d'excuses de la part de la France.
"Reconnaître qu'on a perpétué un massacre, évidemment doit avoir comme incidence de s'amender. Sans être dans la surenchère, nous pensons que de façon naturelle, c'est ce qui doit suivre", estime-t-il.

Lire Sénégal-France : il y a 80 ans, le massacre de Thiaroye

Plus de 1.600 tirailleurs - d'anciens prisonniers de guerre des Allemands qui avaient participé aux combats de 1940 - avaient été rassemblés à Thiaroye fin 1944. Le 1er décembre, deux semaines après leur arrivée dans le camp et alors qu'ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de soldes et diverses primes et indemnités de combat, les forces coloniales leur ont tiré dessus. Les autorités françaises de l'époque avaient admis la mort d'au moins 35 personnes. Plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu'à plusieurs centaines.