La restitution des restes des 24 "martyrs anticoloniaux" offre une détente dans les relations entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale, marquées depuis l'indépendance en 1962 par des polémiques récurrentes et des crispations.
"Je trouve qu'avec le président Macron nous pouvons aller loin dans l'apaisement, dans le réglement du problème de la mémoire", confimait le président Tebboune.
La question mémorielle
Lors d'une visite à Alger en décembre 2017, le président français Emmanuel Macron s'était engagé à restituer les restes humains algériens entreposés au Musée de l'Homme. La même année, mais avant son élection, il avait qualifié à Alger la colonisation de l'Algérie de
"crime contre l'humanité".
Il a fallu attendre le 27 février 2005 pour que la France par la voix de son ambassadeur, lors d'une visite à Sétif , qualifie les "
massacres du 8 mai 1945" de "
tragédie inexcusable". Cet événement constituait la première reconnaissance officielle de sa responsabilité par la République française dans cette tuerie. Il s'agissait d'un premier geste d'appaisement.
Lire : l'Algérie instaure une "journée de la Mémoire" pour les massacres de 1945
Les députés algériens viennent d'adopter une loi "historique" instaurant une journée de la Mémoire, le 8 mai, en souvenir des massacres de 1945 commis par les forces françaises à Sétif et dans le Constantinois.
Alger veut aussi remettre sur la table le dossier des "disparus" pendant la guerre d'indépendance (1954-1962) - plus de 2.200 selon Alger- et celui des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui "ont fait et continuent à faire des victimes".