
Les violences "implacables" infligées aux civils soudanais depuis le début de la guerre en avril 2023 n'ont suscité qu'"indifférence" et "inaction", a dénoncé jeudi le secrétaire général de Médecins sans Frontières devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Deux années de violences implacables ont gangréné le Soudan, deux années de dévastation, de déplacements et de morts, des millions de personnes déracinées, des dizaines de milliers tuées, la famine qui resserre son emprise", a décrit Christopher Lockyear.
Mais ces "deux années de souffrances ont rencontré l'indifférence et l'inaction", a-t-il lancé devant les membres du Conseil.
Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre pour le pouvoir entre les paramilitaires des Forces de soutien rapides (FSR), dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l'armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane.
Cette guerre "est une guerre contre la population, une réalité de plus en plus évidente chaque jour", a dénoncé Christopher Lockyear, accusant les parties non seulement de ne pas protéger les civils, mais d'"aggraver leur souffrance activement".
Si le Conseil a plusieurs fois appelé à un cessez-le-feu et à la protection des civils, "vos appels sonnent creux", a-t-il déploré.
"Malgré les déclarations dans cette enceinte, les civils demeurent invisibles, sans protection, bombardés, assiégés, violés, déplacés, privés de nourriture, de soins, de dignité".
Sur le terrain au Soudan, "l'échec de ce Conseil à traduire ses propres demandes en action est vu comme un abandon face à la violence et aux privations", a-t-il martelé.
En raison des violences, MSF a suspendu fin février toutes ses activités dans le camp de déplacés de Zamzam frappé par la famine.