Une récente attaque terroriste a fait 132 morts à Diallassagou et Ségué. C’est l’une des pires attaques terroristes perpétrées sur le sol malien à ce jour. Quelques jours auparavant, une vingtaine d’habitants de villages situés près de Gao étaient eux aussi exécutés.
Selon un récent rapport de la Minusma, en date du mois de mai, les civils tués au Mali sont de plus en plus nombreux. “Le nombre de personnes tuées au Mali a connu une hausse exponentielle de près de 324% au cours du premier trimestre 2022, par rapport au trimestre précédent”, indique la mission de l’ONU pour la stabilisation au Mali.
Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% Rapport de la MINUSMA
#CommuniquéDePresse - La MINUSMA publie sa note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux #droitsdelhomme et au droit international humanitaire #DIH au #Mali, 1er janvier – 31 mars 2022.
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) May 30, 2022
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Un rapport publié par l'ONG Human rights watch au mois de mars fait état d' "une hausse dramatique" du nombre de civils tués au Mali. Selon l'ONG, qui a récolté des témoignages auprès de civils qui ont pu réchapper aux massacres, 107 personnes ont été tuées entre décembre 2021 et mars 2022. 71 des victimes signalées auraient été tuées par des militaires, les 36 autres par des combattants islamistes, précise le rapport. Sur l'année 2019, Human rights watch avait comptabilisé 456 morts et des centaines de blessés parmi les civils à la suite d'attaques perpétrées dans le centre du Mali.
“La situation sécuritaire s'est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka”, abonde de son côté la mission des Nations Unis au Mali. Selon l’ONU, cette instabilité est notamment liée aux “affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l'Azawad-Daoussahak/Groupe d'auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l’Etat Islamique au Grand Sahara”.
Selon les informations des autorités maliennes, la plupart de ces attaques auraient été commises par les combattants de la Katiba Macina, dirigés par Amadou Kouffa. Également dans le viseur de la MINUSMA, les effectifs des “forces armées maliennes”, aussi appelées FAMa. Grâce à un appui financier et logistique ponctuel d’ “élements militaires étrangers”, les FAMa ont “multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme (...) dont certaines se sont parfois soldées par des allégations graves de violations des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire”. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de ces massacres.
#Mali La MINUSMA est préoccupée par des rapports d’allégations de violations des droits de l’homme commises hier, pdt le marché hebdomadaire à Hombori, lors d’une opération menée par les Forces armées maliennes qui auraient été accompagnées d’un groupe de militaires étrangers.1/2 pic.twitter.com/mhytUAY0Yq
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 20, 2022Parmi les puissances étrangères qui s’implantent au Mali, la Russie tient une place majeure. En mai dernier, des manifestations en soutien à la junte militaire au pouvoir et la coopération russe étaient organisées à Bamako.
Et Moscou ces dernières semaines, Moscou continue d’étendre son dès le départ des troupes françaises de la base militaire de Ménaka, les paramilitaires russes de Wagner s’y sont installés. Selon plusieurs vidéos diffusées par l’état-major français, Moscou avait également déployé des forces armées dès le mois d’avril à Gossi, autre base militaire de la France durant l'opération Barkhane.
Mais la présence des paramilitaires russes de la société Wagner, déployés au Mali, est contestée par les puissances occidentales. En février dernier, le président français Emmanuel Macron accusait Wagner d'avoir des "finalités prédatrices" au Mali, prenant l'exemple des "mercenaires présents depuis des années en Libye pour prélever des ressources et ce qui doit revenir au peuple libyen". "Ils sont présents depuis plusieurs années en République centrafricaine avec des exactions terribles contre les populations civiles", avait notamment déclaré le chef de l'État français.
Courant 2021, le président de la République française Emmanuel Macron avait annoncé la fin de l’opération Barkhane au Mali. “La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier. Elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir”, déclarait le chef de l’État français depuis Paris, en présence notamment de ses homologues sénégalais et ghanéen. Malgré le scepticisme affiché des organisations internationales, la nouvelle a été accueillie avec contraste à Bamako.
Lancée en 2014 sous la présidence de François Hollande, l’opération Barkhane avait pour objectif de lutter contre le terrorisme et l’essor du djihadisme au Sahel et au Sahara. Pendant huit ans, les 5 100 militaires des troupes françaises étaient installés dans des bases situées au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et surtout au Mali, essentiellement sur le site de Gao. Dès son arrivée au pouvoir en août 2020, la junte militaire malienne avait déjà dénoncé la présence de la force Barkhane au Sahel.
Lorsque le président français Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération militaire au Mali, les autorités françaises ont dressé un bilan de l'intervention française au Mali. Des centaines de combattants djihadistes ont été tués selon Paris, les armées locales ont bénéficié d’un appui logistique et de formations anti djihadistes.