Niger : plusieurs détenus évadés de la prison de haute sécurité de Koutoukalé

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Niger : plusieurs détenus évadés de la prison de haute sécurité de Koutoukalé (1)
© AP Photo/Sam Mednick,file
Mis à jour le
12 juillet 2024 à 17:36
par TV5MONDE AFP

Plusieurs détenus se sont évadés le 11 juillet de la prison de haute sécurité de Koutoukalé, près de Niamey. Dans ce centre pénitentiaire sont notamment emprisonnés des djihadistes. Les autorités nigériennes ont décrété un couvre-feu dans la zone.
 

Dans "un message radio", consulté le 12 juillet, le ministère de l'Intérieur "informe" le gouverneur de la région de Tillabéri (Ouest) de "l'évasion de détenus de la maison d'arrêt de Koutoukalé", située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, le 11 juillet. "Vous demande dès réception du présent message radio de mettre en alerte toutes les unités de recherches", écrit le ministère dans ce message.

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Le ministère ne précise pas le nombre de prisonniers qui se sont évadés de cette prison, la mieux gardée du pays et où sont incarcérés les détenus les plus dangereux, notamment les éléments djihadistes capturés sur le terrain des combats. Il demande également aux forces de sécurité de "redoubler de vigilance sur l'ensemble du dispositif sécuritaire" mis en place.

Les autorités régionales de Tillabéri ont de leur côté instauré dans la soirée du 11 juillet un couvre-feu dans la zone et interdit la circulation des piétons, des engins à deux roues et des véhicules à partir de 21H00 locales (20H00 TU).

D'après le site nigérien "Actuniger.com" , qui trouve l'évasion "surprenante", des "chefs terroristes" figurent parmi les détenus évadés. Le ministère demande aux autorités de Tillabéri de "mettre à contribution" les chefs traditionnels et les leaders religieux pour aider aux recherches. Il leur demande également de "sensibiliser les populations dans la dénonciation de tout individu suspect".

La région de Tillabéri, au sein de la zone dite des "trois frontières" - entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso - devenue un repaire pour les djihadistes sahéliens affiliés à l'État islamique et Al-Qaïda. Elle est sous état d'urgence depuis 2017.

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La prison de Koutoukalé a déjà connu deux attaques dans un passé récent.
En mai 2019, une dizaine d'assaillants armés venus à motos avaient été repoussés par les forces de sécurité. L'un d'eux, portant une ceinture d'explosifs, avait été tué. En octobre 2016, des djihadistes de l'État islamique au grand Sahara (EIGS), toujours à moto et munis d'explosifs, avaient déjà attaqué la prison. Une attaque elle aussi repoussée par l'armée.