Le conflit à l'est de la RD Congo se poursuit. Samedi, l'émissaire et président angolais, Joao Lourenço, a lancé un appel à un cessez-le-feu, dès dimanche minuit. Moins de 24 heures plus tard, le groupe armé M23 qui combat le gouvernement congolais, accuse ce dernier de vouloir "torpiller" des pourparlers directs prévus mardi en Angola.
Dans un tweet, Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23 et de l'Alliance Fleuve Congo (AFC) - alliance politico-militaire à laquelle appartient le M23 -, accuse le gouvernement de la RD Congo d'utiliser des avions de chasses et des drones pour bombarder ces derniers jours "des zones densément peuplées".
"Cette escalade meurtrière (...) témoigne de la volonté du régime de Kinshasa de torpiller le dialogue tant attendu", affirme Lawrence Kanyuka.
Il n'a pas été possible de vérifier dans l'immédiat les allégations du porte-parole du M23. Sollicité par l'AFP, le gouvernement de la RD Congo n'a pas répondu.
Par ailleurs, dans son tweet, Lawrence Kanyuka "accuse réception" de l'invitation de la médiation angolaise "au dialogue direct" prévu mardi à Luanda avec le gouvernement de RD Congo.
Le président angolais Joao Lourenço, médiateur du conflit a appelé samedi à un cessez-le-feu dès dimanche 00H00, un appel auquel aucun des belligérants n'a répondu.
Ce cessez-le-feu a pour objectif de conduire "à la création d'un climat de détente qui favorise le début des pourparlers de paix" prévu le 18 mars à Luanda, indiquait la présidence angolaise dans un communiqué samedi.
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Le M23, qui affirme se battre pour défendre les intérêts des populations tutsi de l'est de la RD Congo après avoir repris les armes en 2021, avait indiqué le 13 mars "accueillir favorablement", l'annonce de ces prochaines discussions directes avec Kinshasa.
Il avait néanmoins exigé du président de la RD Congo, Félix Tshisekedi qu'il "exprime publiquement et sans ambiguïté son engagement" à ces pourparlers.
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Silencieux depuis l'annonce des pourparlers par Luanda en début de semaine, le président Tshisekedi a jusqu'ici opposé un refus répété à toute discussion directe avec le M23, qu'il a qualifié plusieurs fois de "terroriste".
Sa porte-parole, Tina Salama, avait simplement réagi à l'annonce de ces futures négociations en "(prenant) acte" des "initiatives" de la présidence angolaise, ajoutant "attendre la mise en œuvre de cette démarche", sans mentionner de futures discussions directes.
Soutenu selon des experts par quelque 4000 soldats rwandais, le M23 a pris le contrôle depuis 2021 de vastes pans de territoires des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontaliers du Rwanda. A la faveur d'une offensive-éclair ces derniers mois, il s'est emparé fin janvier de Goma, puis mi-février de Bukavu, les chefs-lieux des deux provinces.