RD Congo : l’ONU lève l’embargo sur les armes et renouvelle le mandat de la MONUSCO

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La mission de l'ONU en République démocratique du Congo a remplacé la MONUC le 1er juillet 2010. Elle a notamment pour mission de protéger les civils, le personnel humanitaire présent dans le pays. 
AP/Moses Sawasawa
Mis à jour le
21 décembre 2022 à 19:07
par TV5MONDE avec AFP
Plus de vingt ans après son entrée en vigueur, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé d'assouplir l'embargo sur l'exportation d'armes vers la République démocratique du Congo. Une décision saluée par Kinshasa. Le mandat de la mission de l'ONU en RDC (MONUSCO) est également reconduit pour une durée d'un an.
Pendant 22 ans, la RDC a fait l'objet d'un embargo de l'ONU sur les armes. La décision avait été prise au tout début des années 2000,  face à l'étendue des violences dans ce pays d'Afrique centrale.  

Mardi 20 décembre, les Nations Unies ont décidé de revenir sur cet embargo. À compter de cette date, la mention de la résolution qui exigeait que les pays informent le Conseil de sécurité et ses 15 membres de toute vente d'armes ou d'aide militaire à la RDC est retirée. 

“Une bataille gagnée” 

Kinshasa déplore depuis longtemps cette exigence. Selon les différents gouvernements congolais, elle créait un obstacle bureaucratique inutile dans sa lutte contre des groupes armées.

"Une bataille gagnée, une injustice réparée", a déclaré sur les réseaux sociaux le porte-parole du gouvernement de RDC, Patrick Muyaya, après l'adoption de la résolution onusienne. Selon lui, “la levée de la notification sur les armes est un pas significatif qui va nous permettre de monter en puissance dans la défense de notre territoire”.

L’armée congolaise doit notamment combattre les rebelles du M23. Ce groupe armé majoritairement tutsi vaincu en 2013  a repris les armes en fin d'année 2022. Plusieurs masscares ont été commis dans le pays, notamment à l'est et au nord-est. À chaque fois,  les enquêtes ont démontré l’implication du M23 dans ces exactions. 
 

Un  assouplissement progressif depuis 2008 

Durant ces dernières années, Kinshasa continuait de pousser depuis pour une levée des restrictions. En 2021, la RDC a fait face à une flambée des affrontements avec la milice M23 dans l'est du pays . Le Conseil de sécurité avait une nouvelle fois été pressé d'agir, sur fond d'accusations qu'il empêchait les militaires congolais de protéger les civils.

En réponse, l'ONU avait amendé dès 2008 son embargo pour qu'il s'applique seulement aux groupes armés identifiés en RDC. Mais l'instance demandait toujours à ce que Kinshasa notifie à un comité de surveillance tout achat d'armes.

Courant 2022, le Conseil de sécurité a prolongé le régime de sanctions mais réduit les exigences de notifications pour certains achats d'armes.
 

Renouvellement du mandat de la MONUSCO 

Mardi 20 décembre, le Conseil de sécurité a également voté en faveur d'un renouvellement du mandat de la mission de maintien de la paix en RDC, la Monusco, pour une année supplémentaire.

Les Casques bleus des Nations unies sont présents depuis fin 1999 en RDC. Au fil des années, de nombreux Congolais leur ont reproché de ne pas avoir su mettre fin aux violences des groupes armés, en dépit des gros moyens engagés. La force de l'ONU dans le pays (Monusco) compte actuellement quelque 18.000 personnes, dont 16.000 militaires.
 
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Depuis son retour courant 2021, le M23 constitue la principale cible des autorités congolaises et de la MONUSCO. Les rebelles ont accentué leur offensive en octobre, s'emparant de larges pans d'un territoire au nord de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Le Rwanda est accusé par Kinshasa, les États-Unis, la France et plusieurs pays européens de soutenir le M23.