Soudan du Sud: MSF suspend les activités du seul hôpital d'un comté après une attaque

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Soudan du Sud: MSF suspend les activités du seul hôpital d'un comté après une attaque (1)
AFP/Archives
Mise à jour le
14 avril 2025 à 15:46
par AFP

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a condamné une attaque qui l'a forcé lundi à suspendre les activités d'un de ses hôpitaux, le seul opérationnel dans un comté du nord-est du Soudan du Sud secoué par des affrontements depuis plusieurs semaines.

Des violences dans plusieurs régions du plus jeune pays du monde, riche en pétrole mais extrêmement pauvre et instable, ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, sur fond de rivalité armée entre les camps du président Salva Kiir et de son vice-président Riek Machar.

L'institution attaquée se trouve dans l'Etat du Haut-Nil, à la frontière avec le Soudan, lui-même en guerre civile depuis deux ans.

Lundi matin, "des dizaines d'hommes armés ont pris d'assaut l'hôpital et les bureaux de MSF à Ulang, menaçant le personnel et pillant des fournitures et du matériel médicaux essentiels", a déclaré MSF dans un communiqué.

"Tous les services médicaux de l'hôpital, seul établissement de santé opérationnel" du comté, "ont été suspendus", a ajouté l'organisation en déplorant un "coup dur".

Plus de 100 patients recevaient dans cette structure des soins critiques – notamment en traumatologie, en maternité et en pédiatrie - tandis que plus de 800 patients atteints du VIH, de tuberculose et d'autres maladies chroniques ont perdu l'accès à leur traitement, "mettant leur vie en danger", a déploré MSF.

Nombre d'entre eux ont fui dans la nuit de dimanche à lundi alors que des hommes armés se rapprochaient de l'hôpital.

"Si certains patients sont restés aussi longtemps qu'ils le pouvaient, ils ont finalement été contraints de fuir lorsque des hommes armés ont pénétré dans l'établissement et ont commencé à piller chambre après chambre", a dénoncé MSF.

La suspension des activités de l'hôpital aura des répercussions sur d'autres établissements de santé de la région, interrompant notamment les efforts de traitement du choléra et de contrôle de l'épidémie en cours, a regretté l’organisation.

Zakariya Mwatia, chef de mission MSF dans le pays, a condamné un "acte de violence inacceptable" qui témoigne d'un "mépris total des principes humanitaires", alors que le Soudan du Sud connaît à la fois une escalade des violences et la pire épidémie de choléra de sa jeune histoire, avec environ 40.000 cas selon l'Unicef.

Bien qu'aucun membre de son personnel n'ait été blessé lors de l'assaut, l'organisation a déclaré évacuer ses équipes par crainte d'"une nouvelle escalade de la violence". MSF a toutefois indiqué continuer ses opérations dans d'autres parties du Haut-Nil.